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French Literature

of the 19th & 20th cCenturies

Paul Verlaine (1844-1896) : Art musical

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La vie de Paul Verlaine est une histoire en elle-même, l'histoire triste, parfois lamentable du Pauvre Lélian, anagramme dérisoire de son propre nom. C'est pourquoi Verlaine s'est souvent raconté (Mémoires d'un veuf, 1893; Mes hôpitaux, 1891; Mes prisons, 1893; Confessions, 1896). Musicien de la poésie, Verlaine se situe dans une lignée de poètes désenchantés et rebelles (Les Poètes maudits, 1884), où il fait figurer des prédécesseurs et des contemporains : Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859), Charles Baudelaire (1821-1867), Tristan Corbière (1845-1875), Arthur Rimbaud (1854-1891), Villiers de l'Isle-Adam (1838-1889). L'un des poèmes les plus célèbres de Verlaine, Art poétique (1884), a été considéré comme le manifeste de la littérature symboliste, même si son auteur nie avoir aucun rapport avec ce mouvement littéraire.

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Après des études secondaires médiocres, Verlaine trouve un emploi à la mairie de Paris, tandis qu'il fréquente le soir les réunions des poètes du Parnasse; il a déjà, à cette époque, une réputation d'ivrogne et de dépravé. La mort de son père en 1865, puis de sa cousine en 1867, l'affectent beaucoup. En 1869, il provoque un scandale en battant sa mère, montrant ainsi son tempérament violent, exacerbé par l'alcool. Il épouse en 1870 une jeune fille de 16 ans, qu'il quitte presqu'aussitôt pour vivre avec Arthur Rimbaud, qu'il rencontre en 1871. Il séjourne à Londres, à Bruxelles, puis se fait emprisonner en 1873 pour deux ans après avoir tenté de tuer Rimbaud, qui menaçait de le quitter.

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A sa sortie de prison, Verlaine tente de se redresser, il fait l'agriculteur dans le nord de la France, enseigne le français en Angleterre, puis l'anglais en France. En 1877, il est renvoyé de l'institution religieuse où il travaillait pour ivrognerie et débauche. Il commence une nouvelle liaison avec un jeune élève, Lucien Létinois. Verlaine tente de monter une entreprise agricole mais échoue. Son ami meurt en 1883. Verlaine connaît alors une misère noire jusqu'en 1885, date à laquelle il est à nouveau condamné pour l'agression commise sur sa mère, qui meurt en 1886. Libéré mais malade, Verlaine va d'hôpital en hôpital pour se faire soigner. Cependant, la publication de ses poèmes rencontre un certain succès, Verlaine est demandé pour des conférences et sa situation financière s'améliore. Il se lie successivement à deux prostituées qui l'exploitent à tour de rôle. En 1894, il est sacré prince des poètes. Il s'effondre définitivement en 1896 dans la chambre d'une de ses maîtresses

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A partir de l'influence de Baudelaire dans ses premiers poèmes (Poèmes saturniens, 1866), Verlaine trouve son style dans Fêtes Galantes (1869) et La Bonne chanson (1870). Avec ferveur, subtilité et musicalité ses poèmes célèbrent avant tout l'amour. Verlaine est au sommet de son art lorsqu'il publie Romances sans paroles (1874); il y exprime par une délicate musique sa langueur de vivre, la mélancolie qui l'habite dans des poèmes simples et transparents, aux harmonies originales rythmées par le vers impair. Ses derniers recueils (Sagesse, 1881; Amour, 1881; Bonheur, 1891) présentent des poèmes d'une inspiration plus mystique, tout en continuant de célébrer tous les plaisirs de la vie.

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© Denis C. Meyer-2009

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